“ Néanmoins, le nœud borroméen ne se rapporte pas seulement au logos (le discours) de l’analysant, il concerne aussi la fonction du psychanalyste au sens où celui-ci doit s’appuyer sur le nœud pour ordonner son discours. Et pour ceux qui ont travaillé sur les quatre discours de Lacan, dans lesquels la place de l’analyste doit se situer comme désêtre; avec le nœud borroméen Lacan vient situer l’analyste comme ordonnateur d’un discours, (ce qui n’est pas contradictoire).  Le symbolique, l’Imaginaire et le Réel, c’est l’énoncé de ce qui opère effectivement dans votre parole quand vous vous situez du discours analytique, quand analyste vous l’êtes ″.   

″Le nœud borroméen permet de réaliser ce que notre pensée limitée par l’imaginaire résiste à concevoir , le nœud borroméen n’est donc pas du symbolique, il n’est pas non plus de l’imaginaire, un modèle, c’est une écriture, l’écriture de ce qui échappe à une représentation, bref, l’écriture d’un réel  “.

Olivier Coron, psychanalyste, membre de l’ALI.

Maintenant, considérant ce fameux Nœud Borroméen, c’est déjà bien ça, ce que j’ai modélisé.

Mais comment aller plus loin dans la pratique ? Jusqu’à où ? jusqu’à quand ? Eh bien, c’est comme ÇA, voici un des secrets de la vraie Psychanalyse. Je n’en dirai pas plus, car il incombe à chacun, dans sa prétention, de tendre à cette découverte. Car il y a des secrets en psychanalyse : des ce-créer, plus particulièrement des ceux-créer qui sont en gestation (cf. Séminaire XXII, RSI, 1974-75, sur le nouage toujours à refaire et la fonction du sinthome comme supplément). Il ne s’agit pas de faire le malin là, c’est comme ça. Et y’a des choses qu’on ne peut pas dire. On ne peut pas tout dire. Il y a du « pas tout » (cf. Séminaire XX, Encore, 1972-73, la logique du pas-tout du côté féminin, là où le langage ne recouvre pas le réel).

Il est donc alors hors de question de te dire, de dévoiler et de dire « voilà comme vois-là », comme un professeur, je dirais même comme un putain de professeur qui dirait la bonne parole, histoire d’enlever à l’autre la bonne « par-rôle ». Ce qui serait au-delà de surmoïque, pervers — et ça, c’est pas pour moi (cf. Séminaire XVII, L’Envers de la psychanalyse, 1969-70, sur le discours du maître et la jouissance surmoïque). C’est comme écrire tout un tas de choses qui ont déjà été dites sur la psychanalyse, pour avoir un semblant d’existence… ou nourrir un automate qui vous donne du référencement… C’est pas pour moi.

Par contre, rien ne m’empêche de faire mes annonces…. a-non-ce / a-non-ceux

Somme toute, je ne peux que vous conseiller de lire : car tout est dans le livre. De lire les écrits de Jacques Lacan, même si vous ne comprenez pas tout, de lire les séminaires de Guy Massat, car tout est là. Et surtout de pratiquer, et de chercher à saisir la vérité de cette praxis, qui s’approche bien souvent de la dimension artistique du langage, confèrent les Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, 1964 : « L’artiste toujours précède le psychanalyste » ; et Proposition du 9 octobre 1967 sur le psychanalyste de l’École : la passe comme témoignage, seul mode d’accès à la vérité de sa praxis.

Bien à vous.

J-E

RSI / Cercle Psychanalytique de Paris