Questions fréquentes liées à l’analyse

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Ne vous trompez pas d’inconscient… Aucun des inconscients-objets n’est l’inconscient-sujet. L’inconscient du psychiatre n’est pas celui du psychologue qui n’est pas celui du psychanalyste.

Vous trouverez très peu de Psychanalystes qui répondent à cette question fondamentale. Je ne m’étendrai pas sur les raisons à cela…

Alors, veuillez trouver, veuillez recevoir ici ma réponse:

Pour la psychanalyse littéraire, et d’après Freud, l’inconscient est un maillage d’idées, de perceptions, d’émotions, de mots, de signifiants, de pulsions constituant le psychisme, influant sur nos conduites, et inaperçus par la conscience.

Il ne s’agirait pas ici simplement de l’opposition à la notion de conscience mais d’une structure réactive et dynamique.

Par exemple, un changement dans l’une des mailles provoqué par une perception pourrait entraîner des modifications sur une plus grande partie du psychisme. Ce qui se déroule dans l’inconscient n’est, en ce sens, pas soumis aux lois de la logique bien que susceptible de compréhension : nos actes manqués (y compris les représentations, qui sont des « actes psychiques » selon Freud) répondent à des raisons, des désirs non formulés de façon intelligible, sans conscience de ces motifs.

À partir de là, la psychanalyse se présente comme une méthode d’investigation des processus psychiques inconscients.

Freud établit en 1900 sa première topique, composée de trois systèmes  : l’inconscient, duquel émanent les désirs/fantasmes, et qui contient aussi des idées et des désirs refoulés (empêchés de « remonter » vers la conscience par la force du refoulement) ; le conscient, qui ne peut pas apercevoir ces idées tant qu’elles demeurent dans l’inconscient ; enfin le préconscient, l’objet de l’Hypnose qui contient les pensées latentes, c’est-à-dire celles qui sont susceptibles de devenir conscientes, celles qui ont pu franchir la censure (ou refoulement) pour accéder à cette « zone » accessible à l’attention de la conscience. (Confère mon Noeud Borroméen)

En 1920, Freud propose une nouvelle structure dynamique, une seconde topique, comprenant elle aussi trois pôles : « le ça », réservoir de pulsions inconscientes ; « le moi », correspondant à notre centre d’adaptation à la réalité (la conscience) ; enfin « le surmoi », intériorisation des interdits et des règles parentales, qui fonctionne comme une instance morale sévère exerçant une partie de la censure (ou refoulement) et représente notre moi idéal. J. Lacan émettra par la suite de nouvelles hypothèses quant au fonctionnement de l’inconscient. (Confère mon Noeud Borroméen)

L’Inconscient ? Une zone dans notre cerveau ?

«Les avancées des neurosciences, les sciences du cerveau, confirment les intuitions de Freud sur la réalité de l’inconscient» assure Boris Cyrulnik. Et les théories analytiques permettent aux neurobiologistes de mieux saisir ce qu’ils observent. Loin d’enterrer Freud, de nombreux neurobiologistes tels Jean-Pol Tassin, ou neurologues tels Lionel Naccache, auteur du Nouvel Inconscient (Odile Jacob, 2009) vérifient ses hypothèses depuis plusieurs décennies.

Il n’existe pas, à proprement parler, de siège central de l’inconscient, mais trois zones cérébrales sont impliquées dans les processus inconscients : les structures limbiques , le royaume des émotions et de la sensibilité affective avec particulièrement l’Hippocampe ;  les zones associatives du cortex où se créent les liens entre les idées, les mots et les choses ; les essentielles aires sensorielles  et les zones de stockage des informations vécues, le système mnésique. Elles sont particulièrement entrelacés.

Le développement de la neuropsychologie permet également de mieux comprendre pourquoi nos conflits psychiques se traduisent si fréquemment par des maladies psychosomatiques, des douleurs physiques. En effet, le cerveau traite les mots exactement comme les sensations physiques. Une insulte est ressentie de la même façon qu’une gifle. Cette analogie explique pourquoi, après un choc, au lieu d’être malheureux, angoissé, nous pouvons nous sentir relativement sereins… tout en nous mettant curieusement à souffrir de dorsalgies, de migraines ou de douleurs abdominales…

Le corps parle, il convertit des mots en maux.

En tout état de cause, ça cause.

Bon nombre de professionnels, et je le partage et complète, s’accordent à dire que l’inconscient commence à se structurer dès le 3è mois du stade de la vie embryonnaire dit fin de la Neurulation, c’est à dire lorsque le fœtus peut commencer à organiser ses premières connexions neurales. Ce système nerveux primaire engramme alors déjà les différentes afférences qui s’offrent à lui. Ce sont des informations sensitivo-sensorielles venant de l’extérieur comme le son de la voix de sa mère, ses rythmes, ses goûts, les effets de ses rapports au monde extérieur, etc… Et ces phénomènes, ces faits-qui-nous-mènent, vont continuer jusqu’à l’âge d’acquisition du langage soit vers 4 – 7 ans et constituer ainsi la base de notre inconscient. Ainsi, l’estrade de notre devenir est posée. Peut-être que c’est aussi pour cela que Lacan dira… :  « l’Inconscient est structuré comme un langage ».

Un ovocyte, troué par un spermatozoïde formera un autre complexe, un œuf, qui va se diviser des milliards de fois avec un déterminisme séquentiel merveilleusement bien organisé et qui possède son propre langage séquentiel : l’ADN et ses bases, A-T-C-G ( Adénine, Thymine, Cytosine et Guanine).

Émergera un individu, véritable Un. Un dividu, le « divin du » pour les croyants. Jusqu’à présent pour générer cela, il fallait un rapport entre un homme et une femme lors duquel leurs gamètes respectifs et déjà différenciés, se croisaient pour créer une nouvelle séquence d’ADN. Cela produit un résultat…1+1=3 (papa, maman, bébé, la plupart du temps) ou encore 1+1=1 (Être humain)… comme quoi, les mathématiques disent ce qu’elles veulent bien. L’ensemble de ces développements aboutira à ce qui distingue l’homme de nombreuses autres espèces, soit à dire qu’il parle avant tout dans le rapport à l’autre et possède des sensorialités.

De nombreux, très nombreux chercheurs travaillent sur l’inconscient dans la Silicon Valley et ailleurs sans doute. Après avoir exploré, fouillé et cartographié les régions du cerveau qui commandaient la parole et le langage, ils tentent, par la création électronique, de mettre au point un méta système de langage où il n’existerait plus le codage binaire, le fameux 0-1. Ils s’appuient sur la théorie du signifiant de Jacques Lacan afin de créer l’intelligence artificielle et cela donc en introduisant du « rien ». Ce trou propose alors (pour simplifier), un troisième choix, «l’absence de…» ; le oui, le non et le « ni oui, ni non » (célèbre jeu, universel, tant apprécié par nos enfants) = le rien. Néanmoins… ils n’y arriveront pas ; tout juste à créer un autre monstre, plus psychotique que tout. Il leur manquera toujours bon nombre d’éléments constitutifs de l’ «âme humaine », rien que les éléments de communication non-verbaux comme le langage corporel et les phéromones devraient suffire à les limiter, encore pour quelques temps ? Vous trouverez des dizaines de milliers de pages sur Google sur ce sujet scientifique passionnant…

Mais l’Inconscient est avant tout une énergie constitutive de la nature humaine, il est dynamique et autonome, « librement mobile » comme dit Freud.

Nos comportements involontaires le mettent en évidence continuellement. L’inconscient est notre destinée, destin-né.  L’inconscient est une poussée irrésistible qui semble d’abord aveugle à l’esprit. Il ne se réduit pas à sa pathologie. Il est aussi une force qui protège l’individu dans son ensemble. Il apporte des solutions créatrices et adaptées aux circonstances existentielles de chacun. C’est que l’inconscient psychanalytique, celui de Freud et Lacan, n’est pas un objet, ni physique ni mental, il n’est soumis ni assujetti à aucun modèle ! Il est un sujet, dynamique, autonome et en devenir.

Il possède un savoir, insu à lui-même et articulé comme un langage qui provoque une subversion dans tous les champs du savoir physiologique, intellectuel et moral.

S’il est parfois dérangeant, sérieusement, il ne saurait y avoir de bureaucratisation ou de ministère pour cet inconscient. Il est imprévisible. Freud conseille de le considérer comme une autre personne.

L’inconscient, c’est le moteur de l’agir humain. Freud a opéré le renversement des valeurs conscient – inconscient. Il a subordonné le conscient à l’inconscient car notre conscience est notre pire ennemie. La conscience est une maladie, qui à force de refouler, produit les « trafic-jam », embouteillages de l’inconscient. Ceux-ci se manifestent alors sous différentes formes : inhibitions, actes manqués, lapsus, angoisses, etc… L’inconscient est-il le démon? Celui de minuit, de mes nuits !? Certes, mais lequel !? Si c’est le démon de quelque monothéisme, c’est le diable, en effet avec toute sa méchanceté. Si c’est le démon grec, il est piquant, riche, plein d’humour, créateur et génial. Or, comme on peut le constater, « psychanalyse » est un néologisme grec (psyché signifie souffle vital et analysis, libération) et non pas un mot dérivé de quelque monothéisme comme les termes de bien et de mal. Encore, l’inconscient des philosophes n’est pas l’inconscient de la psychanalyse.

« Tout a sa raison suffisante » disait Leibniz. Ces peurs, ces angoisses, je n’en connais pas la raison, mais je vais la trouver, elles sont dues à ceci ou à cela, etc…

« Nihil est sine ratione », tout a sa raison suffisante, il suffit de la trouver. Ainsi, la raison s’imposerait à tout problème, serait universelle ! Or depuis Freud… « Nihil est sine rationne » peut se lire autrement :

  • Nihil est <=> rien est, il y a du rien, de l’impossible, du réel.
  • Sine ratione <=> sans raison

===> Il y a de l’inconscient, la raison symbolique n’est plus universelle : rien est sans raison.

Le symbolique n’est plus maître chez lui.

On consulte pour toutes sortes de raisons et les chemins qui conduisent chez un psychanalyste sont tous très différents, mais en général, on commence une psychanalyse parce que ça va mal et quon se sent pris dans des difficultés insurmontables que lon est incapable de résoudre seul. Il arrive que le patient ou plutôt lanalysant narrive pas à définir avec précision la nature et lorigine de ses difficultés et pourtant les symptômes sont là, il est empêché (inhibé) ou déprimé, il est sous le coup dun traumatisme qui ne passe pas, il ne dort plus, il a des « idées » obsédantes ou encore, il est pris dans la répétition ou paralysé par langoisse ou la peur.

On vient voir un psychanalyste pour aller mieux et souvent dès le début de la cure, cest en effet ce qui se passe. Le fait davoir trouvé quelquun à qui parler et un endroit où déposer ce qui encombre a un effet immédiat. Après quelques séances, le patient va mieux. Et cest à partir de ce moment là que le travail commence. Petit à petit, séance après séance, sengage une autre phase de lanalyse, souvent passionnante et quelquefois difficile et éprouvante, dont le but est d’élaborer par la parole et dans la relation à son analyste les éléments qui constituent sa vie et son histoire. Il sagit de procéder à un véritable réaménagement psychique. La psychanalyse est une « cure par la parole ». Ce qui se passe dans une analyse est à la fois spectaculaire, tangible et difficilement partageable. Mais dans tous les cas, faire une analyse, cest faire un choix, celui de se donner les moyens pour que sa vie change, celui dinterroger son destin et de faire échec à la répétition.

La psychanalyse ne demande pas de dispositions particulières, mis à part le fait de parler la même langue que son psychanalyste, de prendre le temps et de se donner les moyens matériels de la cure. Elle est donc accessible à tous, mais elle nest pas faite pour tout le monde dans la mesure où elle exige un certain rapport à la parole et à la vérité.

La psychanalyse vous met au défi de parler dune parole vraie, de ne pas vous censurer ni vous mentir et den supporter les effets, ce qui nest pas donné à tout le monde…

Le but de la psychanalyse est de libérer les patients des obstacles et des barrières réelles, symboliques et imaginaires qui les empêchent de vivre pleinement leur vie dhomme et de femme.

Elle a pour vocation de se rendre meilleur (cest transitif), plus adapté, plus calme, plus intelligent ou plus sage et les gens qui ont fait une psychanalyse se sentent moins restreints et vivent plus en accord avec leur désir. Cest le constat que font souvent les patients. La plupart dentre eux ont vu leur vie transformée par lanalyse, mais ils ne peuvent pour autant se dire « guéris » car dans cette praxis, ce ne sont pas des « affections » que lon soigne comme une grippe mais bien souvent des névroses. Le changement qui sopère nest rien dautre que la transformation existentielle du sujet.

Il nexiste pas de thérapie plus simple et plus basique que la psychanalyse. (Je nen dirais pas autant de la théorie…) Un patient et un psychanalyste décident de se voir régulièrement, entre 1 à 3 fois par semaine, parfois plus en phase aigüe. L’Inconscient est alors en tension, réveillé et l’accès aux rêves possible. La répétition d’un discours névrotique va alors s’effriter. Le patient parle et sengage à dire tout ce qui lui vient à lesprit, à ne pas se censurer et le psychanalyste écoute. Le psychanalyste veille à ce que le cadre soit respecté pendant la cure, ce qui définit les conditions de bon déroulement du travail (voir les règles pour un bon travail). Et cest tout… Cest tout, mais je nai défini que le cadre. Le reste concerne la particularité de chaque cure et de chaque patient. Et le reste, cest ce qui fait que chaque cure est singulière…

Dans une analyse, tout est possible, mais uniquement par le biais de la parole. Cest la parole vraie, cest-à-dire celle « qui nest pas du semblant » comme dit Lacan, celle qui agit. De ce fait, la psychanalyse na rien à voir avec le niveau intellectuel du patient, son savoir, son intelligence ou la vivacité de son raisonnement.

Ça dépend, ça dépasse, mais ce qui importe dans le processus de la psychanalyse, cest la parole du patient dans la relation avec son analyste (ce que lon appelle le transfert). Le fait que ce soit votre parole qui compte avant celle de votre psychanalyste, ne signifie pas quil doive sobliger au silence. Votre psychanalyste peut parler, mais il doit parler pour faciliter votre parole et vous aider à faire que cette parole advienne. Cependant, il est très fréquent quau cours de lanalyse, il y ait des moments de silence. En outre, pour ce qui est de ma praxis personnelle, j’utilise des suggestions indirectes, des consignes de travail pour approfondir l’introspection bien souvent jusqu’à la transe, l’hypnose ; donc il m’arrive de prononcer des phrases avant, pendant et après les séances.

Parce que bien souvent, il nest pas possible de changer en quelques séances ce que lon a mis toute une enfance ou toute une vie à engrammer dans son système nerveux inconscient. Une analyse cela peut donc être long pour des raisons évidentes et logiques car la cure analytique navance qu’à la vitesse du patient et force est de constater que ce travail peut demander du temps et que le temps est souvent une des conditions et des dimensions de lanalyse. Mais !… attention, il existe des exceptions et parfois les cures sont «éclairs». Elles peuvent durer quelques séances.

Il faut essayer de choisir un psychanalyste que vous «sentez» bien et en qui vous avez confiance. Au moins au début du travail car il peut arriver qu’il y ait «mésentente» lorsque l’analysant rencontre des difficultés, soit à dire des résistances. Et, sentendre bien avec son analyste ne veut pas forcément dire être toujours en accord avec lui. Lanalyse nest pas un long fleuve tranquille. Il peut y avoir des difficultés, voire même des conflits. Et cest dailleurs lun des enjeux de la cure analytique que de travailler sur ces conflits et leurs origines. Ils doivent être analysés pendant la cure, dans le transfert.

 

Le patient sallonge sur un divan pour faciliter la parole. Cette méthode inventée et recommandée par Freud est la plus adaptée pour la pratique de la psychanalyse. Milton Érickson, le découvreur de l’Hypnose, lui préférait le fauteuil, sans doute du fait de la maladie qu’il avait développé.

En tout cas, pas de face à face continu.

La libération des émotions, la mise en action des mots, ne peut se faire de façon efficiente que sans le parasitage qui serait inhérent à la présence visuelle du psychanalyste-(hypnologue pour ma part) qui alors, par sa communication non verbale, pourrait laisser transparaitre des signes à interpréter. Donc pas de transfert de visu comme cela peut se produire chez le psychologue ou encore chez le psychiatre.

Oui sans aucun doute ; renseignez-vous, écoutez ou lisez les témoignages des patients. La profession s’est développée en France, en Allemagne, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Chine !, au Japon, en Argentine etc… de façon conséquente et même phénoménale depuis une 15aine d’années, depuis la faillite de nombreuses psychothérapies, cognitives notamment, qui sont soumises au « retour du refoulé » dès l’arrêt du suivi. La vraie psychanalyse, celle qui ne confond pas « les Inconscients », soigne, guérit, soulage et adapte. J’en suis un des témoins vivants chaque jour de par les catharsis et autres mécanismes de résilience opérés par mes patients. Et puis, il y a l’histoire de la psychanalyse… D’ailleurs, elle n’aurait pas traversé tant de générations si tel n’avait pas été le cas.
Il n’est pas très compliqué de se renseigner sur ce dont il s’agit. Demandez à ceux de vos proches qui ont fait une analyse. Partout en France, plusieurs milliers de psychanalystes (6000 à 7000 d’après l’Express) reçoivent quotidiennement leurs patients. Ils travaillent sur la théorie et la clinique dans des sociétés de psychanalyse, parlent régulièrement de leur pratique à un autre psychanalyste (supervision), voire même, continuent leur analyse sur un divan. Ils jouent un rôle social considérable pour soulager ce que l’on appelle « la souffrance psychique ».

Quand un avocat vient sur mon divan pour trouver sa solution à un dossier, il ne parle pas beaucoup de lui, idem pour un artiste qui vient chercher l’inspiration ou encore pour un sportif de haut niveau, la motivation.

Après quand vous lisez, les motifs de consultations les plus fréquents que j’évoque sur ce site, il est aisé pour vous de comprendre que ce n’est pas souvent ça.

Et puis…qu’il y aurait-il de mal à ce que cela soit le cas ?

Enfin, parler de soi à un tiers, ça dit autre chose que de se penser, comme le dit Lacan, ce nest pas « le dit » qui compte, cest « le dire ».

La psychanalyse a été inventée par des femmes, les premières patientes de Freud, qui ont exigé quil se taise et quil les écoute.

Cest ainsi que Freud a eut lidée de mettre la parole du patient sur le devant de la scène avant le savoir du thérapeute. Ce principe nest pas dépassé. Cest toujours celui de toutes les psychanalyses. Depuis son invention, la psychanalyse a été partie prenante dans la plupart des grandes mutations de notre société. La psychanalyse a donné la parole à des femmes, leur attribuant une place à l’égal de lhomme. Lhomosexualité a été, et ceci dès les débuts de la psychanalyse, considérée comme une orientation sexuelle et non comme une tare ou une maladie. Cest la psychanalyse qui la première a reconnu limportance de la sexualité dans la vie psychique des adultes et des enfants. Il suffit de lire nimporte quel magazine de société pour se rendre compte à quel point les idées de la psychanalyse ont diffusées dans le corps social et à quel point certaines des idées les plus révolutionnaires de Freud sont devenues aujourdhui des évidences.

Les psychanalystes continuent dintervenir dans le débat social et se battent pour défendre leur point de vue sur un certain nombre de questions de société. Ils sont actifs, mais ils évitent de se mettre en avant parce quils sont convaincus que leur place nest pas sur une estrade, mais à l’écoute de leur patient. Les psychanalystes défendent le sujet contre la foule, ils privilégient le particulier plutôt que le général et soutiennent le désir plutôt que la satisfaction. Les psychanalystes, qui sont bien placés pour savoir ce quil en est de la réalité humaine, se méfient de toutes les églises, de toutes les armées et de toutes les institutions humaines, de tout les «grand-Autres»…

Vous pensez par exemple au «Livre noir de la Psychanalyse» écrit par Michel Onfray ? La psychanalyse a toujours été lobjet de critique. Le psychanalyste ne se situe pas par son action sur le même plan que les autres théories psychologiques. Sa conception de linconscient est en rupture avec la pensée classique. Elle nest ni une idéologie (ou alors cest une idéologie du désir), ni un savoir (ou un savoir du non-savoir), ni une morale, ni un ensemble de dogmes et encore moins une philosophie. Pour cette raison elle dérange les idéologues et ceux pour qui la volonté, la conscience ou les savoirs sont le centre de lhomme. Elle est dabord une pratique dont découle une théorie, qui elle même change et se modifie au fur et à mesure du temps et des cures. Pour Elisabeth Roudinesco, La psychanalyse est une thérapie qui associe une théorie du psychisme à une philosophie de la liberté.

Pour dire les choses simplement, nos patients viennent dans nos cabinets parce quils souffrent et quils sont empêchés par des symptômes. Nous ne les regardons pas comme des malades, des anormaux ou des déviants. Nous ne cherchons pas à les traiter, à les redresser ou à les adapter, nous affirmons que leurs symptômes et leur souffrance ont un sens et que la parole peut les en libérer.

Sigmund Freud

Freud est linventeur de la psychanalyse. (Presque) tous ses successeurs se revendiquent de lui. Lacan, Jung (qui ne se revendique pas uniquement de Freud), mais aussi Ferenczi, Klein, Bion, Winnicott, Dolto parmi les plus connus, ont ajouté à l’œuvre de Freud et contribué au développement de la psychanalyse.

Françoise Dolto

La plupart ont fait école et ont profondément marqué la psychanalyse de leur époque et de leur pays. Le but de cet article nest pas de prendre parti pour telle ou telle obédience.

Jacques Lacan

Sachez simplement que chaque école a son lot de bons psychanalystes. Débrouillez vous pour choisir parmi ceux là… Mais pour autant, il nest pas indifférent de faire une analyse avec un lacanien, un freudien orthodoxe ou un analyste qui a travaillé avec Dolto.

La plupart des patients ne se préoccupent pas de cette question. Fiez vous aux conseils de votre entourage et surtout à votre intuition…

Pour ma part, j’ai Freud, Lacan particulièrement comme références mais aussi Milton Érickson, l’initiateur de l’hypnose thérapeutique ou encore Guy Massat, «celui qui a lu et compris Lacan», avec lequel nous avions fondé le Cercle Psychanalytique de Paris. Il est parti rejoindre l’écosystème en octobre 2019 mais restera, autant que je serais actif, ici sur ce site où vous trouverez ses textes, conférences et séminaires.

Il est ainsi avivant, passant par là et par ici, et il repassera…

A propos des effets de lanalyse, Freud utilise une métaphore fluviale, il compare le travail de la cure à celui qui permet au courant dun fleuve de reprendre un ancien bras mort, plus direct que celui que des obstacles lui avaient fait emprunter au cours du temps. Il est possible, même probable, que certains comportements, certains attachements et certaines activités que le patient faisait avec obstination et sans vraiment y trouver un bénéfice véritable cessent de lintéresser. Une analyse ça change la vie, cest même pour cette raison quon lentreprend. Mais de là à imaginer qu’à cause de lanalyse, la littérature ou le cinéma vont perdre le Flaubert ou le Jean Renoir que le patient croit être… Au contraire. On ne compte plus les artistes ou les écrivains en analyse. La psychanalyse permet au patient de vivre plus en accord avec ses désirs, elle ne lempêche pas de les réaliser. La difficulté étant de savoir ce quil en est véritablement de ses désirs, et cest justement le but de lanalyse…

Un des motifs de consultation est donc LA STIMULATION DE LA CRÉATIVTÉ.

Il est tout à fait exact que le lien entre certains patients et leur analyste ou la psychanalyse se renforce au point quils peuvent en devenir dépendants. Cest lun des effets de ce quon appelle « le transfert ». Il sagit dun déplacement provisoire sur la personne de lanalyste du précédent attachement de la névrose, mais dans le but de son élaboration. Lun des buts de la cure est justement lanalyse du transfert et la cessation de cette dépendance. Le transfert nest pas le propre de la psychanalyse, cest un phénomène que lon rencontre aussi en médecine ou dans limporte quelle psychothérapie. Simplement la psychanalyse prend en compte ce phénomène et en fait une des particularités de la cure.

Il ny a pas de norme dans lanalyse et donc pas de cure type. Jung prétend quil y a autant de types danalyses que de patients, mais disons que pour la plupart des patients, après un certain temps, la cure prend fin, mais on ne peut pas dire que le travail de lanalyse cesse pour autant. La plupart du temps, (mais pas toujours) c’est l’analysant qui choisi d’arrêter notamment si son état émotionnel lui convient et s’il a levé bien sûr le premier ou les premiers symptômes qui l’aliénaient au début de son travail, qui motivaient sa venue en séance (insomnie, addiction, impossibilité d’enfanter). La fin de lanalyse est un moment délicat, particulier et étrange. La réussite dune analyse dépend en partie de la manière dont elle se termine. c’est donc très important, un temps portant. Et puis, certains analysants «passent», ils deviennent alors analystes et continuent toujours de pratiquer le divan. D’autres, n’arrêtent pas car c’est alors pour eux comme une hygiène de vie ; ils viennent 1 à 2 fois par mois, mais c’est très rare. Ma patiente la plus âgé à 78 ans. Elle a vécu 3 analystes. Elle est grand-mère de 15 petits enfants et arrière grand-mère de nombreux petits-petits-enfants. Elle vient chercher les bons mots pour répondre aux maux de sa grande tribu. Cette « reine-mère » est sans doute une psychanalyste qui a décidé de s’ignorer à ce niveau là. C’est une personne rayonnante et lumineuse. Bref, on peut venir toute sa vie en analyse, pour performer, mieux gérer ses rapports aux autres, mieux manager, bien éduquer et transmettre etc…etc…

Les psychanalystes ont développé un savoir et des théories qui ont lambition de rendre compte du fonctionnement du psychisme humain. Mon noeud borroméen est l’expression de cette complexitude. Pas compliqué mais complexe. Mais le psychisme humain nest pas objectivable comme celui dun moteur et son fonctionnement nest pas représentable dans le système logique qui est le nôtre. Ce qui ne signifie pas quil nait pas un fonctionnement rationnel avec sa propre logique, mais il se dérobe à notre compréhension.

Prenons un exemple : On définit communément linconscient comme dun lieu « séparé de la conscience » à lintérieur de lhomme. Cette représentation est une image qui a linconvénient d’être détrop « formalisée ». Linconscient est un lieu, certes, mais qui nest pas localisable, situable, ni même représentable. Pour tenir compte de cette impossibilité il est plus juste de parler dun « sujet de linconscient» plutôt que dun « inconscient du sujet ». Il ne sagit pas que dun jeu de mot, mais de la conséquence dune impossible appréhension de ce phénomène, les «faits-nous-mènent», autrement que par un effet de langage. Cest pour des raisons de ce type que laccès à la théorie est complexe, difficile et quil ne peut en être autrement. Cest aussi ce qui explique quun non initié débarquant dans une réunion de travail de psychanalystes peut avoir limpression que lon parle une langue inconnue.

Le psychanalyste est une personne, médecin ou non, qui a effectué sa propre psychanalyse sur plusieurs années avec un psychanalyste reconnu comme tel.

Il a acquis, tout au long de ces années, en plus de lexpérience de sa propre psychanalyse, la transmission de la théorie psychanalytique par ses pairs, tous psychanalystes et ayant reçu des patients.

À lissue de son analyse et de sa formation analytique, il est donc  reconnu psychanalyste après avoir subi la « Passe », instaurée par J. Lacan.

Le « passant », qui estime avoir terminé son analyse et surtout manifeste le désir de transmettre son savoir inconscient et daider son prochain, doit témoigner de son expérience, articulée par ses propres événements identitaires remarquables. Il rencontre alors au moins 3 passeurs, psychanalystes reconnus qui rapporteront ensuite leurs avis à une commission de passe, cartel ou jury. Pour ma part ce fut à « lEffet Freudien » à Paris, en 2004.

Lacan appelait « la passe » le fait de passer de linconscient des psychologues à cet inconscient psychanalytique (cf. définition de l’Inconscient).

Ce nest ni un rituel, ni une initiation, ni un examen des connaissances. Freud soutenait, lui aussi, qu’à la fin de lanalyse, on devait être convaincu de lexistence de cet inconscient.

Le travail danalyste ne se cantonne pas qu’à la pratique du patient, le psychanalyste doit s’informer, se réactualiser et rester à l’écoute de « l’air du temps », suivre les phénomènes sociologiques et se tenir au courant de ce qui fait culture commune, de Harry Potter à Michel Houellebecq en passant par la télévision et la radio. Quand au psychanalyste nouvellement reconnu ou pas, il est tenu, de poursuivre son travail analytique personnel avec dautres psychanalystes, tout au long de sa pratique, ce que lon appelle le contrôle.Les premières années, il est particulièrement tenu de sy soumettre . Ces supervisions, sur son travail de prise en charge de patients, se font bien évidemment via des psychanalystes confirmés, plus expérimentés que lui.Et si cela nest pas souhaitable pendant son analyse, rien ne lempêche, après celle-ci, de suivre des séminaires, de lire abondamment, de se cultiver et dacquérir une connaissance dans divers domaines jouxtant la psychanalyse… Mais aussi afin d’être dans lair du temps, de suivre les phénomènes de société car ces « faits-nous-mènent »… Pour ma part, cela paraît incontournable.

Comme le dit J. Lacan, « le psychanalyste participe du scribe. Il est le témoin, le dépositaire, le garant, le gardien de ce qui est dit sur le divan ».

Le psychanalyste cest aussi lanalysant qui, au cours de son analyse, sest découvert un désir de devenir analyste, et dont les qualités primordiales sont le sens de l’écoute, disposition qui ne sapprend pas, la bienveillance, lamour de son prochain ou de lautre, lintelligence sensible, la capacité à lidentification par transition.

Son engagement en matière de respect de la parole dautrui, de confidentialité et de non ingérence, est essentiel. Il appelle à une neutralité excluant tout jugement de valeur quel que soit ce qui lui est confié. Évidemment, il ne donnera jamais de conseils car il ne détient pas la vérité « du patient », dautant que ce dernier la recherche comme objet de son désir.

Lanalyste est donc celui qui prend au sérieux cette impossible « souffrance » à supporter ce quil tient pour unique. Il est là en témoin, en gardien et a pour mission daider la personne qui souffre sur son divan, à apprendre à lire les messages de son inconscient, à travers les camouflages, travestissements et autres subterfuges de celui-ci, car ce dernier ne sexprime pas comme le conscient. Se conférer à lutilité des objets topologiques qui permettent de voir les choses sous dautres angles.

Le psychanalyste attend du sujet, qui est venu demander de laide, quil dise à travers ses paroles ce quil ne sait pas quil sait, et ce, afin que le psychanalyste puisse souligner, ponctuer par des interrogations, le discours du sujet, cet inconscient qui joue à cache-cache. Cest dailleurs ce même inconscient qui crée le temps de la séance, tantôt apparaissant, tantôt disparaissant, et qui exige du psychanalyste une énorme dose de tact dans le maniement du temps de la séance.

Et si linterprète quest le psychanalyste sait intervenir, ni trop tard, ni trop tôt, sait saisir au moment opportun donc, le message crypté dont est porteur le discours du sujet, alors, des effets de vérité émergeront et pourront  se constituer en Savoir, « ça-voir ».

Pas philosophe, pas théologien, pas médecin, pas psychologue, pas sociologue, pas anthropologue, pas écrivain, pas universitaire, pas professeur, pas historien, pas économiste, pas peintre, pas musicien, pas politicien … ni quelque autre honorable activité… car toute profession accolée à celle de psychanalyste la diminue, la déforme et finalement la refoule. « Le psychanalyste doit se présenter simplement comme « psychanalyste » quelque soit ses autres mérites », recommandait S.Freud.

La mise en avant dun savoir intellectuel ou technique est lexact contraire de ce qui a fondé et continue de fonder la psychanalyse. Parler de ses expériences qui nous ont menées à la pratique, oui ; mais la psychanalyse a existé quand des médecins et des scientifiques ont cessé de mettre en avant leur savoir pour écouter leurs patients. Cest encore ce qui se passe chaque fois quun patient vient chez un psychanalyste. Ce sont nos patients qui nous enseignent notre savoir, mais un savoir inconscient, le fameux S2 de Lacan, et non linverse.

Bien sûr le savoir théorique, le « docte savoir », a une place importance dans la pratique et la formation des analystes. Cest dailleurs pour cette raison que les analystes ne cessent de lire, d’écrire, denseigner, de publier, de se réunir et de débattre dans leurs institutions, mais ce savoir sera toujours en position seconde, si ce nest pas le cas, il ne sagit pas de psychanalyse. Cest pour cette raison que le psychanalyste ne peut se revendiquer daucun diplôme pour lexercice de son activité.

L’objet de travail de la psychanalyse, c’est l’Inconscient. Celui de l’Hypnose c’est le subconscient (ou préconscient) ; et celui de la psychologie, c’est le conscient.

C’est une différence fondamentale, qui fonda-la-mentale, essentielle.

Les psychiatres sont détenteurs dun savoir médical nécessitant de longues études validées par un diplôme d’état. A ce titre, un certain nombre de psychiatres sont en charge de la santé publique et certains ont la lourde tâche de traiter dans des instituts spécialisés les troubles psychiatriques graves qui menacent ceux qui en sont victimes, leurs proches et la société. Le psychiatre est donc un médecin qui observe les symptômes, établit un diagnostic, détermine la nature du trouble (ou de la maladie), puis dans un second temps, il propose un traitement, parfois sous la forme de prise dun médicament. Sa méthode ne se situe pas sur le même plan que celle du psychanalyste pour qui le symptôme a un sens et « parle ». Pendant, longtemps, la psychanalyse et la psychiatrie ont partagé des concepts communs. Les consultations du psychiatre sont, en général, remboursées par la sécurité sociale, à lexception de ceux qui ont fait le choix de la psychanalyse. Mais attention, sont-ils alors bien passé eux-même par l’Analyse ? La tentation de faire du black ?

Le psychologue est détenteur dun savoir et dun diplôme universitaire reconnu par l’état, mais il nest pas tenu de faire une analyse. Cest un professionnel qui soigne les affections ou les troubles psychologique, dans un cabinet privé ou dans de cadre dune institution publique (hôpital, Cmp, Cmpp…). Ses consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.

Les psychothérapeutes sappuient sur une pratique ou un savoir qui nest pas toujours reconnu par un diplôme universitaire. A lorigine, il ny a pas de différence entre la psychothérapie et la psychanalyse. Cest Freud qui, soucieux de souligner son approche différente de celle de Jung, a tenu à réserver lusage du mot psychanalyse au seul psychanalyste. Les psychothérapeutes se sont organisés pour réglementer leur profession et ont obtenu un début de reconnaissance de la part de l’état.

La psychanalyse est une thérapie par la parole. Le psychanalyste est un thérapeute qui a fait une psychanalyse, qui a suivi un enseignement et qui est inscrit et participe aux activités dune société de psychanalyse.
Généralement, il exerce dans un cadre privé et nest pas reconnu par l’état, sauf s’il s’y déclare et possède une inscription dans nue association reconnue par son pays. Mais c’est un détail administratif. Ses consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Les psychanalystes ne souhaitent majoritairement pas être intégrés au système étatique de santé publique parce que leur exercice est libre et privé et relève exclusivement dun accord passé entre un patient et un psychanalyste. Néanmoins, pour éviter de tomber sur une canaille comme le disait Jacques Lacan, il est préférable de choisir un analyse reconnu c’est à dire qui a beaucoup de patients (et oui, pas de hasard possible alors) et qui présente une vraie exposition légale: parutions, internet, appartenance à une ou des associations, déclaré à l’administration fiscale, identifié par l’État Français.

En théorie, hélas oui… Hélas parce que dans bon nombre de cas, le système de la Passe serait la meilleure des certifications qui existe. La Passe est un bout terminal d’analyse qui sera alors « suivi » avec 3 autres psychanalystes ; ces derniers vont autoriser alors ou pas l’analysant qui manifeste le désire d’exercer à passer. Hélas car il n’est pas assez institutionnalisé. Pour ma part ce fut le cas avec Guy Massat, Paul Papahadji, Pierre Vachonfrance et Anne-Marie Bourrelly. Mais en réalité, ce nest pas si simple et il y a beaucoup de psychologues et des psychiatres qui abusent de leur titre pour se prétendre psychanalyste. Nonobstant, le psychanalyste est un personnage public, il est intégré dans la vie de la cité. Il est connu par ses patients et ses collègues, il a un cabinet de consultations. Il en vit. Ce sont les autres psychologues, psychiatres ou psychanalystes et les médecins qui lui adressent ses patients. Ce sont les résultats obtenus avec ses patients et le bouche à oreille qui font la preuve de la qualité de son travail. Le Réel c’est que le psychanalyste qui nest pas un « vrai » finit toujours par faire fuir ses « clients » et par nexercer que peu de temps son activité…

(confère question : Quelles différences entre psychologues, psychiatre et psychanalyste?)

Pour Freud, le diplôme et les études médicales n’étaient pas un gage suffisant pour lexercice de la psychanalyse. Il sest battu pour que la profession de psychanalyste soit accessible aux non-médecins. Peut-on lui donner tort ? Cest le désir d’être analyste qui est mis en avant pour être analyste. Cest le prix à payer pour que la psychanalyse reste libre et indépendante.

Les psychanalystes exercent un métier complexe et passent lessentiel de leur temps à travailler avec leurs patients, à se réunir pour analyser leur pratique, à lire, à apprendre. Bien que ne faisant pas partie du système de santé publique, ils soulagent une part non négligeable de la souffrance psychique.

En tout état de cause, un psychanalyste est celui qui a un grand nombre de patients, qui en vit et qui se sent bien dans sa peau. Ça se voit, ça se sait, ça s’entend.

Sans doute… Ce nest pas indifférent, mais dans tous les cas, il faut choisir. Vous remarquerez quon ne peut pas ne pas choisir. Lanalyse ne sera pas la même si vous choisissez un homme ou une femme. La plupart des patients savent sils sont plus à laise pour parler avec lun ou lautre sexe.

La psychanalyse propose au patient un travail d’élaboration par la parole qui se structure autour de trois principaux concepts théoriques: Lexistence de linconscient, la prise en compte du transfert et le primat donné à la sexualité. Ce sont ces trois concepts qui différencient la psychanalyse des autres thérapies. Quest-ce que ça veut dire ?

Premièrement : lexistence de linconscient

Les patients qui viennent en consultation sont sous le coup de symptômes (Idées obsédantes, angoisse, perte de désir, échecs, répétition, etc…). Les psychanalystes partent de lhypothèse que « la cause » de ces troubles est psychologique et inconsciente, ce qui ne veut pas dire quils ne s’étayent pas sur une base organique, héréditaire ou biologique, ni même que les troubles psychiques nont pas une dimension réelle démontrable et mesurable. Mais les psychanalystes considèrent que ces symptômes ont un sens et sont lexpression dun conflit psychique. Ils nengagent pas le travail uniquement autour de lobservation et la typologie des symptômes, mais se préoccupent avant tout des paroles et de la personne du patient, (les psychanalystes parlent de « sujet ») et ce, quelque soit son « niveau », son intelligence et ses capacités intellectuelles.

Pour la psychanalyse lhomme est un être parlant, libre et doué de raison, il existe à lintérieur de lui un lieu séparé de sa conscience (linconscient), où la raison vacille et qui est à lorigine dun conflit psychique dont les symptômes ne sont que lexpression.

Deuxièmement : La prise en compte du transfert

Freud a découvert au cours des premières cures et après beaucoup de tâtonnements que cest la parole du patient qui soigne et non linformation que lui délivre lanalyste. Certes, le patient souffre de ne pas savoir, mais il se soigne en le disant. Cest sa parole qui agit dans la cure et pas ce que lui dit le thérapeute. Pourquoi ? Parce que parler, cest parler à lautre, ce nest pas simplement émettre un message que lautre reçoit. Cest instituer lautre comme garant de la vérité de ce que lon dit. Par conséquent le psychanalyste est impliqué dans le dispositif mis en place dans la cure. Il nest pas quun observateur neutre et détaché. Comment doit-il intervenir ? Cest bien là toute la question… Le travail du psychanalyste est de libérer le patient des motions inconscientes qui lentravent en préservant son intégrité et sa liberté. Il doit seffacer et laisser sa parole de son patient occuper lespace. Cest pour cette raison que le psychanalyste intervient peu et à des moments précis de la cure, quand la problématique a été suffisamment élaborée pour être sûr que la parole dite dans le cabinet soit celle du patient et pas celle du thérapeute. Il coupe ainsi les chaines signifiantes pour remonter le processus de création du symptôme car ne loublions pas comme disait Jacques Lacan: « Linconscient est structuré comme un langage ».

Troisièmement : Le primat donné à la sexualité.

On a accusé Freud de tout expliquer par la sexualité. Or la sexualité selon Freud nest pas la génitalité. Freud nest pas obsédé par le sexe, il constate que ce quil appelle les pulsions sexuelles, celles qui, dans tout organisme vivant concernent la reproduction, ont chez lhomme des conséquences spécifiques que nont pas les autres pulsions. II prend simplement acte du fait que chez lhomme, lamour nest pas la faim, que le désir nest pas le besoin. Pour Freud, la sexualité joue un rôle fondamental dans le fait d’être humain. La pulsion sexuelle (libido) est à la fois la cause des névroses, le concept de base qui permet dexpliquer le fonctionnement particulier du psychisme humain, et à un autre niveau, ce qui définit à la fois lhorizon et la limite du travail du psychanalyste. Freud nen démordra pas. Pourquoi ? Parce que le but de la psychanalyse est de réconcilier lhomme avec sa condition, fût-elle imparfaite et pas den changer la nature ou de l’élever au-dessus de son état. En conséquence, il maintient son édifice théorique fermement arrimé à ce concept de libido, imparfait certes, mais souple, paradoxal et tangible qui recouvre le mieux ce quest la base et la finalité de lexistence humaine. Freud se méfie des mystiques, des religieux, des sages, des philosophes et des idéalistes et refuse dembarquer pour les étoiles, les mythes, la société idéale ou lau-delà. Il maintient le psychanalyste à son fauteuil et lui rappelle sa modeste et nécessaire ambition : Libérer les patients de leurs entraves inconscientes en les laissant libre du choix de leurs vies.