Définition de l’inconscient

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Qu’est que l’Inconscient ?

Ne vous trompez pas d’inconscient… Aucun des inconscients-objets n’est l’inconscient-sujet. L’inconscient du psychiatre n’est pas celui du psychologue qui n’est pas celui du psychanalyste. Donc si vous cherchez à faire un vrai travail sur l’inconscient mieux vaut choisir un professionnel qui sait définir l’objet de travail de la psychanalyse… La chose est sérieuse.

  • L’inconscient du psychiatre c’est la biologie. C’est un inconscient inerte, non autonome, régulée par la chimie, traité par médicaments.
  • L’inconscient du psychologue, c’est la morale. La psychologie a pour objet les faits de conscience pas ceux de l’inconscient.

Ce n’est quand même pas pour rien que Freud a écrit « métapsychologie ». (Méta signifie « ce qui dépasse »)

La conscience pour Freud comme pour Nietzsche, est une maladie, l’inconscient c’est la grande santé.

L’inconscient est une énergie constitutive de la nature humaine, il est dynamique autonome,  « librement mobile » comme dit Freud. Nos comportements involontaires le mettent en évidence continuellement. L’inconscient est notre destin. C’est une poussée irrésistible qui semble d’abord aveugle à l’esprit. Pourtant l’inconscient ne se réduit pas à sa pathologie. Il est aussi une force qui protège l’individu dans son ensemble. Il apporte des solutions créatrices et adaptées aux circonstances existentielles de chacun.

C’est que l’inconscient psychanalytique, celui de Freud et Lacan, n’est pas un objet, ni physique ni mental, il n’est soumis ni assujetti à aucun modèle ! Il est un sujet, dynamique autonome et en devenir. Il possède un savoir, insu à lui-même et articulé comme un langage qui provoque une subversion dans tout les champs du savoir physiologique, intellectuel et moral.

Même s’il est parfois dérangeant, sérieusement, il ne saurait y avoir de bureaucratisation ou de ministère pour cet inconscient. Il est imprévisible. Freud conseille de le considérer comme une autre personne.

Pour la psychanalyse littéraire, et d’après Freud, l’inconscient est un maillage d’idées, de perceptions, d’émotions, de mots, de signifiants, de pulsions constituant le psychisme, influant sur nos conduites, et inaperçus par la conscience.

Il ne s’agirait pas ici simplement de l’opposition à la notion de conscience mais d’une structure réactive et dynamique.

Par exemple, un changement dans l’une des mailles provoqué par une perception pourrait entraîner des modifications sur une plus grande partie du psychisme. Ce qui se déroule dans l’inconscient n’est, en ce sens, pas soumis aux lois de la logique bien que susceptible de compréhension : nos actes manqués (y compris les représentations, qui sont des « actes psychiques » selon Freud) répondent à des raisons, des désirs non formulés de façon intelligible, sans conscience de ces motifs.

À partir de là, la psychanalyse se présente comme une méthode d’investigation des processus psychiques inconscients.

Freud établit en 1900 sa première topique, composée de trois systèmes : l’inconscient, duquel émanent les désirs/fantasmes, et qui contient aussi des idées et des désirs refoulés (empêchés de « remonter » vers la conscience par la force du refoulement) ; le conscient, qui ne peut pas apercevoir ces idées tant qu’elles demeurent dans l’inconscient ; enfin le préconscient, l’objet de l’Hypnose qui contient les pensées latentes, c’est-à-dire celles qui sont susceptibles de devenir conscientes, celles qui ont pu franchir la censure (ou refoulement) pour accéder à cette « zone » accessible à l’attention de la conscience. (Confère Noeud Borroméen)

En 1920, Freud propose une nouvelle structure dynamique, une seconde topique, comprenant elle aussi trois pôles : « le ça », réservoir de pulsions inconscientes ; « le moi », correspondant à notre centre d’adaptation à la réalité (la conscience) ; enfin « le surmoi », intériorisation des interdits et des règles parentales, qui fonctionne comme une instance morale sévère exerçant une partie de la censure (ou refoulement) et représente notre moi idéal. J. Lacan émettra par la suite de nouvelles hypothèses quant au fonctionnement de l’inconscient. (Confère mon Noeud Borroméen)

L’Inconscient ? Une zone dans notre cerveau ?

«Les avancées des neurosciences, les sciences du cerveau, confirment les intuitions de Freud sur la réalité de l’inconscient» assure Boris Cyrulnik. Et les théories analytiques permettent aux neurobiologistes de mieux saisir ce qu’ils observent. Loin d’enterrer Freud, de nombreux neurobiologistes tels Jean-Pol Tassin, ou neurologues tels Lionel Naccache, auteur du Nouvel Inconscient (Odile Jacob, 2009) vérifient ses hypothèses depuis plusieurs décennies.

Il n’existe pas, à proprement parler, de siège central de l’inconscient, mais trois zones cérébrales sont impliquées dans les processus inconscients : les structures limbiques , le royaume des émotions et de la sensibilité affective avec particulièrement l’Hippocampe ; les zones associatives du cortex où se créent les liens entre les idées, les mots et les choses ; les essentielles aires sensorielles et les zones de stockage des informations vécues, le système mnésique. Elles sont particulièrement entrelacés.

Le développement de la neuropsychologie permet également de mieux comprendre pourquoi nos conflits psychiques se traduisent si fréquemment par des maladies psychosomatiques, des douleurs physiques. En effet, le cerveau traite les mots exactement comme les sensations physiques. Une insulte est ressentie de la même façon qu’une gifle. Cette analogie explique pourquoi, après un choc, au lieu d’être malheureux, angoissé, nous pouvons nous sentir relativement sereins… tout en nous mettant curieusement à souffrir de dorsalgies, de migraines ou de douleurs abdominales… Le corps parle, il convertit des mots en maux.En tout état de cause, ça cause.

Je complète par cette suite, car les études sur les neurosciences me le permettent et que cela est partagé par de nombreux chercheurs anglo-saxons et asiatiques, que l’on peut s’accorder à dire que l’inconscient commence à se structurer dès le 3è mois du stade de la vie embryonnaire dit stade de la fin de la Neurulation, c’est à dire lorsque le fœtus peut commencer à organiser ses premières connexions neurales. Ce système nerveux primaire engramme alors déjà les différentes afférences qui s’offrent à lui. Ce sont des informations sensitivo-sensorielles venant de l’extérieur comme le son de la voix de sa mère, ses rythmes, ses goûts, les effets de ses rapports au monde extérieur, etc… Et ces phénomènes, ces faits-qui-nous-mènent, vont continuer jusqu’à l’âge de l’acquisition du langage soit vers 4 – 7 ans et constituer ainsi la base de notre inconscient. Ainsi, l’estrade de notre devenir est posée. Peut-être que c’est aussi pour cela que Lacan dira… : « l’Inconscient est structuré comme un langage ».

Un ovocyte, troué par un spermatozoïde formera un autre complexe, un œuf, qui va se diviser des milliards de fois avec un déterminisme séquentiel merveilleusement bien organisé et qui possède son propre langage séquentiel : l’ADN et ses bases, A-T-C-G ( Adénine, Thymine, Cytosine et Guanine).

Émergera un individu, véritable Un. Un dividu, le « divin du » pour les croyants. Jusqu’à présent pour générer cela, il fallait un rapport entre un homme et une femme lors duquel leurs gamètes respectifs et déjà différenciés, se croisaient pour créer une nouvelle séquence d’ADN. Cela produit un résultat…1+1=3 (papa, maman, bébé, la plupart du temps) ou encore 1+1=1 (Être humain)… comme quoi, les mathématiques disent ce qu’elles veulent bien. L’ensemble de ces développements aboutira à ce qui distingue l’homme de nombreuses autres espèces, soit à dire qu’il parle avant tout dans le rapport à l’autre et possède des sensorialités.

De nombreux, très nombreux chercheurs travaillent sur l’inconscient dans la Silicon Valley et ailleurs sans doute. Après avoir exploré, fouillé et cartographié les régions du cerveau qui commandaient la parole et le langage, ils tentent, par la création électronique, de mettre au point un méta système de langage où il n’existerait plus le codage binaire, le fameux 0-1. Ils s’appuient sur la théorie du signifiant de Jacques Lacan afin de créer l’intelligence artificielle et cela donc en introduisant du « rien ». Ce trou propose alors (pour simplifier), un troisième choix, «l’absence de…» ; le oui, le non et le « ni oui, ni non » (célèbre jeu, universel, tant apprécié par nos enfants) = le rien. Néanmoins… ils n’y arriveront pas ; tout juste à créer un autre monstre, plus psychotique que tout. Il leur manquera toujours bon nombre d’éléments constitutifs de l’ «âme humaine », rien que les éléments de communication non-verbaux comme le langage corporel et les phéromones devraient suffire à les limiter, encore pour quelques temps ? Vous trouverez des dizaines de milliers de pages sur Google sur ce sujet scientifique passionnant…

Mais je le répète et martèle, l’Inconscient est avant tout une énergie constitutive de la nature humaine, il est dynamique et autonome, « librement mobile » comme dit Freud.

L’inconscient, c’est avant tout le moteur de l’agir humain. Freud a opéré le renversement des valeurs conscient – inconscient. Il a subordonné le conscient à l’inconscient car notre conscience est notre pire ennemie. La conscience est une maladie, qui à force de refouler, produit les « trafic-jam », embouteillages de l’inconscient. Ceux-ci se manifestent alors sous différentes formes : inhibitions, actes manqués, lapsus, angoisses, etc… L’inconscient est-il le démon? Celui de minuit, de mes nuits !? Certes, mais lequel !? Si c’est le démon de quelque monothéisme, c’est le diable, en effet avec toute sa méchanceté. Si c’est le démon grec, il est piquant, riche, plein d’humour, créateur et génial. Or, comme on peut le constater, « psychanalyse » est un néologisme grec (psyché signifie souffle vital et analysis, libération) et non pas un mot dérivé de quelque monothéisme comme les termes de bien et de mal. Encore, l’inconscient des philosophes n’est pas l’inconscient de la psychanalyse.

« Tout a sa raison suffisante » disait Leibniz. Ces peurs, ces angoisses, je n’en connais pas la raison, mais je vais la trouver, elles sont dues à ceci ou à cela, etc…

« Nihil est sine ratione », tout a sa raison suffisante, il suffit de la trouver. Ainsi, la raison s’imposerait à tout problème, serait universelle ! Or depuis Freud… « Nihil est sine rationne » peut se lire autrement :

Nihil est <=> rien est, il y a du rien, de l’impossible, du réel.
Sine ratione <=> sans raison
===> Il y a de l’inconscient, la raison symbolique n’est plus universelle : rien est sans raison.

Le symbolique n’est plus maître chez lui.

Jan-Edouard