Les addictions ou la pratique addictive

L’addiction est synonyme de dépendance.  

C’est le désir puissant et permanent de continuer une consommation malgré toutes les complications qui existent et persistent. Le terme d’addiction est couramment utilisé. 

Or, il existe plusieurs types de comportements dans la consommation d’un produit, allant de l’usage simple à la dépendance. Je préfère l’utilisation du terme « pratique addictive » qui permet d’aborder ce problème dans sa globalité.

C’est un motif de consultation de plus en plus fréquent. Je l’ai constaté. C’est l’apparition des nouvelles perversions qui explique cela : réseaux sociaux, culte de l’image, drogues, pornographie, jeux vidéos etc…

Le terme d’addiction recouvre donc les conduites de toxicomanie, d’alcoolisme et toutes celles qui entrainent une dépendance avec ou sans substance toxique.

On peut ainsi être « addicté », aux aliments (boulimie) ou à « l’absence d’aliment » (anorexie), aux achats pathologiques, à des toxiques (alcool, tabac, cannabis, héroïne, morphine, cocaïne, ecstasy, crack ou encore psilocybines), aux psychotropes (médicaments antidépresseurs, hypnotiques, somnifères), aux jeux de loterie comme aux jeux vidéos, au café, à la sexualité (masturbation, porno, etc…) ou encore au travail…

1. La pratique addictive est avant tout l’ensemble des pratiques de consommation d’une substance psychoactive.

3 modes dans cette pratique :

  • L’usage simple ou la consommation occasionnelle ou régulière de la substance (alcool, cannabis…) qui n’entraîne pas de problème de santé ou d’autre dommage à court terme. Toutefois, des complications peuvent survenir à moyen ou à long terme, par exemple via ce que l’on appelle communément «l’alcool mondain» ou encore «l’alcool professionnel».
  • L’usage nocif ou plutôt, l’abus, qui correspond à une consommation répétée responsable de complications sur le plan de la santé (dépression, cirrhose, cancer…), de la vie privée (séparation, violences, problèmes financiers…) et/ou du travail (absentéisme, accidents du travail…). Ce comportement est pathologique.
  • La dépendance (également appelée addiction) elle, se définie lorsque le sujet ressent un désir puissant de continuer sa consommation malgré toutes les complications existantes. Il n’arrive pas à contrôler ce besoin et des effets de « manque » peuvent se ressentir. Le sujet se désinvestit alors de toutes ses activités familiales, sociales et professionnelles. Toute sa journée est organisée autour de la consommation de substances psychoactives. Ce comportement est pathologique.

Je distingue encore ce qui s’approche d’un état pré-psychotique avec un détachement de la réalité quand je parle «d’état ébrieux ou de l’ivresse». Gérard Vachonfrance, grand addictologue parisien m’a transmis nombre de ses dossiers techniques dans lequel il faisait état aussi de cette distinction. Cette altération des sens ( perception de l’environnement et du temps, vision, équilibre…) due à une consommation occasionnelle ou répétée d’alcool ou d’autres substances psychoactives : excitation, irritabilité, troubles de coordination des mouvements, de l’équilibre et/ou de la vision… jusqu’à l’inconscience prolongée s’approche d’un état hypnotique profond ouvrant la porte vers un refoulement du Réel et donc vers la psychose. Attention, cela ne veut pas dire que le sujet soit psychotique mais il y a un vrai risque de décompensation vers ce diagnostic clinique. (On retrouve parfois cet état ébrieux avec l’usage du cannabis). Ce comportement est pathologique.

Le «Bingedrinking» est aussi très fréquent : Ce terme anglo-saxon dont la traduction officielle est « beuverie express » n’est pas qu’un phénomène de mode. Il s’agit d’une absorption massive d’alcool, généralement en groupe, visant à provoquer l’ivresse en un minimum de temps. Cela manifeste souvent d’un «désêtre psychosocial».

2. L’addiction comportementale ou addiction sans substance psychoactive.

On y trouve :

  • le jeu pathologique ( jeux vidéos, tickets de grattage, lotos, paris, poker, etc…),
  • la boulimie,
  • les achats compulsifs (très fréquents à Paris),
  • l’addiction sexuelle,
  • l’addiction au sport,
  • le «workaholisme», l’addiction au travail),
  • la technodépendance, l’addiction aux technologies d’information et de communication, de plus en plus fréquent, ce que j’appelle les nouvelles perversions.