L’association libre
L’association libre ? Qu’est-ce-à-dire ?
L’association libre est la première règle fondamentale de la cure psychanalytique. Elle a été mise en exergue par Freud, Lacan, Winnicott, Dolto et tant d’autres. Elle consiste pour l’analysant à dire, lorsqu’il est allongé sur le divan, tout ce qui lui vient à l’esprit à partir d’un élément donné, à partir des expressions de l’inconscient (confère définition de l’inconscient) comme le rêve par exemple. Cette méthode supprime la résistance du patient ce qui donne accès au matériel inconscient, souvenirs, liens de cause, représentations etc… Il doit alors s’exercer à la précision du langage afin de créer un méta langage et de ré-engrammer son système nerveux. C’est là que l’écoute pointue du psychanalyste entre en jeu et qu’il propose d’associer sur les noeuds de langage qui caractérise la névrose, le symptôme, pour s’en défaire définitivement (Confère encore et toujours à la définition de l’inconscient). Cette association libre, réalisée ou pas en mode hypnotique est beaucoup plus puissante et pérenne que bon nombre d’autres techniques et elle évite les terribles projections conscientes et même inconscientes qui pourraient voir le jour, comme c’est le cas par exemple inexorablement dans le cadre d’une psychothérapie quelqu’elle soit, en face à face, chez un psychologue par exemple.
Pour augmenter la puissance de l’association libre, j’utilise, bien souvent, via l’hypnose Éricksonienne, le protocole associatif le plus ouvert, dit protocole de Rossi. Je l’introduis progressivement au fil des premières séances par des suggestions indirectes de travail, des ancrages selon les prédicats préférentiels du patient en cure ou de l’analysant en développement. La liberté d’émerger ou pas se doit d’être totale, c’est pourquoi j’ai laissé de côté bon nombre de « protocoles » d’hypnose, sans, somme toute, les congédier tous…notamment ceux destinés à lever les phobies, car les concepts de la psychanalyse ne constituent pas une grille que l’on pourrait appliquer sur la réalité pour la décrypter et faire des personnes des gens « normés ». Ce sont simplement des outils à couper, à rompre, à trancher symboliquement, des nœuds de parole et de significations, des outils à sectionner des mots et des sens et à les renouer de manière à ce que le souffle de l’inconscient se remette à circuler de façon satisfaisante. Psyché, en grec, signifie « esprit » et analysis, « souffle vital » c’est l’épouse éternelle d’Eros. Le patient, l’analysant est libre de choisir sa destinée, la liberté, sa délivrance, son destin….tant qu’il se défait de ses souffrances et insatisfactions, tant qu’il se désaliène de ses maux par ses mots.
Le principe curatif de la psychanalyse est donc la règle fondamentale. Elle consiste au cours des séances à appliquer systématiquement la « libre association » des signifiants. Ces signifiants sont des éléments du discours qui représentent la personne et la déterminent. Ils raisonnent, « résonnent » dans son inconscient comme l’écho d’une voix d’outre-tombe. Ils sont propres, ainsi que leur organisation, au référentiel du patient. Ainsi, lorsqu’une pensée logique d’apparence s’exprime sur le divan et qu’un de ces éléments du logos, le discours de l’analysant, le fait achopper ou l' »emmène » ailleurs, là où sa vérité se trouve, soit à dire vers une autre dimension de son existence, de son passé, dans un souvenir, vers une association avec un autre mot ou un autre signifiant, il est alors performatif et curatif que l’analysant se laisse aller à ces associations, à ces chaines logiques qui se déroulent comme le fil d’une pelote vers le coeur du symptôme, quelque chose qui remonte l’engramme névrotique pour rétablir l’émergence d’une parole en accord avec le désir, la libido, la jouissance, le jouis-sens.
L’étude de l’inconscient, avec sa méthode d’investigation et de cure qu’est la règle fondamentale, constitue le carburant, l’essence même de la psychanalyse.
L’association libre est aussi utilisée comme technique pour l’application de certains tests projectifs, tels que le test de Rorschach.
l’Association libre ? Qu’est-ce-à-dire, encore ?
C’est laisser votre « flow » se déverser et dire justement tout ce qui vous vient à l’esprit en suspendant systématiquement tout jugement sur vous-même, sans vous censurer. C’est loin d’être aussi simple que sur le papier… C’est associer sans gêne les éléments les plus disparates de votre propre vie, passer du coq à l’âne, faire des associations sur des sonorités, des phonèmes, des images qui vous viennent à l’esprit, des sons ou des musiques qui résonnent dans votre tête, des évènements de votre vie passée etc…
Tiens, c’est bizarre mais quand je décris les détails de mon rêve ça me fait penser à quelquechose qui n’a rien à voir mais…
D’ailleurs, ça me rappelle une histoire que j’avais complètement oubliée et qui n’a aucun rapport…
Il faut laisser le mouvement de la parole se faire. S’entrainer séance après séance à pratiquer cet exercice psychique. S’écouter avec vivacité, avec perspicacité. Et surtout …. pas de censure car la psychanalyse n’est pas une orthopédie de plus pour le conservatisme social, mais la voie réelle menant aux richesses refoulées de votre inconscient.
l’inconscient est structuré comme un langage et en disant ou en faisant fermenter, suer, votre cerveau d’une certaine manière tout en ayant un objectif en tête (moins souffrir, mieux parler, se débarrasser d’un symptôme, comprendre, changer…) vous irez chercher et travailler là où il le faut sans que le conscient y ait accès.
Comme en écriture automatique, par exemple, en hypnose Éricksonienne. Même principe.
Je ne sais pas pourquoi j’ai écrit ça mais maintenant que c’est fait, je me sens libéré d’un truc… Peut-être en rapport avec… en tout cas c’est spécial…
ou encore en association sonore,
une drôle de chanson raisonne dans ma tête… c’est « Au clair de la lune » . ( voir cas clinique, traitement d’une anorexie )
La psychanalyse est une expérience de parole, commandant, réorganisant, désorganisant, un réexamen du champ du langage et de ses éléments constitutifs, les signifiants.
Le signifiant est un élément du discours, repérable au niveau conscient, qui représente le sujet et le détermine. Il signifie au participe présent, il participe au présent, il a le sens de celui qui l’utilise.
Il résonne, il raisonne.