Noeud Borroméen© psychanalytique par Jan-Edouard Brunie
Le Noeud Borroméen, qu’est-ce à dire ?
C’est une représentation de l’organisation du discours psychanalytique, du discours universitaire et de celui de l’analysant.
Voici donc mon Noeud Borroméen©.
J’ai modélisé une synthèse, de par plusieurs métaphores, métonymies et autres références mythologiques, du R.S.I de Jacques Lacan et des différentes topiques de Freud. La synthèse de plusieurs années d’enseignement psychanalytique.
C’est un niveau réservé aux enseignants ou à ceux qui se destinent à la profession de psychanalyste.
Ce noeud est un formidable et incontournable outil pour l’analyste, une méta-modélisation des différents systèmes de compréhension du fonctionnement psychique.
Cet outil est indispensable pour décrypter l’énigme concrétisée par le discours du patient en analyse.
J’ai, de façon volontaire, ôté le SYMPTÔME ….
Le logos du patient se structure et s’articule en fonction de son rapport au temps.
C’est Réel=l’ICS, c’est Passé.
C’est Imaginaire=on imagine, interprète le Présent.
Enfin, c’est du Symbolique=que l’effet du langage dans le Futur.
Ça, marche par trois.
Mais attention, cela peut se tourner… C’est aussi Passé donc Imaginaire, on s’en souvient de façon interprétative, fragmentaire et sélective. C’est présent=subconscient=instantané et fait du Symbolique qu’on vocalise. Encore Futur et Imaginaire car on se projette…
En mathématiques, et plus précisément, en topologie, théorie des noeuds, les anneaux borroméens constituent un entrelacs de trois cercles (au sens topologique) qui ne peuvent être détachés les uns des autres, même en les déformant, mais tels que la suppression de n’importe quel cercle libère les deux cercles restants. Autrement dit, il s’agit d’un exemple d’entrelacs Brunniens, du nom de Hermann Brunn (1862-1939) qui fut un mathématicien allemand et en sa théorie des nœuds. Un entrelacs brunnien est un entrelacs non trivial qui devient trivial si l’un de ses composants est enlevé…
En psychanalyse, c’est ainsi que Jacques Lacan choisit de représenter la structure du sujet. Dans son séminaire du 9 février 1972, Lacan crée une phrase à la structure borroméenne : « Je te demande de refuser ce que je t’offre parce que ce n’est pas ça ! »
⇒ Je te demande=imaginaire=Moi / de refuser ce que je t’offre=Symbolique=Surmoi / parce que ce n’est pas ça=Réel=Ca.
Le noeud borroméen a été au centre de l’enseignement de Lacan les dix dernières années. Il s’agissait de donner aux analystes une écriture et une autre façon de penser.
La cure n’est pas le vidage d’un sac de signifiants jusqu’au dernier, c’est plutôt le démêlement d’un noeud embrouillé, il s’agit de défaire les faux nouages responsables éventuellement d’autant d’effets : symptômes, inhibitions, angoisses, jusqu’à rencontrer le noeud irréductible de structure .
J.Lacan
“ Néanmoins, le nœud borroméen ne se rapporte pas seulement au logos (le discours) de l’analysant, il concerne aussi la fonction du psychanalyste au sens où celui-ci doit s’appuyer sur le nœud pour ordonner son discours. Et pour ceux qui ont travaillé sur les quatre discours de Lacan, dans lesquels la place de l’analyste doit se situer comme désêtre; avec le nœud borroméen Lacan vient situer l’analyste comme ordonnateur d’un discours, (ce qui n’est pas contradictoire). Le symbolique, l’Imaginaire et le Réel, c’est l’énoncé de ce qui opère effectivement dans votre parole quand vous vous situez du discours analytique, quand analyste vous l’êtes ″.
″Le nœud borroméen permet de réaliser ce que notre pensée limitée par l’imaginaire résiste à concevoir , le nœud borroméen n’est donc pas du symbolique, il n’est pas non plus de l’imaginaire, un modèle, c’est une écriture, l’écriture de ce qui échappe à une représentation, bref, l’écriture d’un réel “.
Olivier Coron, psychanalyste, membre de l’ALI.
RSI / Cercle Psychanalytique de Paris